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Gérante de l'entreprise
Parce que je sais ce que c'est que de...
Vivre si loin de soi-même pendant si longtemps que la simple question "Qui es-tu ?" déclenche des tempêtes de détresse internes qu'aucun mot ne peut apaiser. Vivre une vie sans but dans un endroit arriéré, au mauvais moment, parmi des gens toxiques qui souhaitaient qu'on n'existe pas...
J'ai survécu à cela et avancé dans ma vie avec la tête haute et une dignité inébranlable.
Être rejetée
J'ai été rejetée par mes propres parents, d'autres membres de ma famille, les autres enfants à l'école, les garçons qui m'ont plu, les entreprises où j'ai postulé, et la société, principalement parce que je ne rentrais pas dans les cases prédéfinies.
Je me suis même rejetée moi-même très jeune, puisque le monde extérieur ne reflétait que de la négativité en me regardant. J'ai vécu la majeure partie de mon enfance et de mon adolescence dissociée de mon corps.
J'ai développé un côté perfectionniste qui a fait de moi une analyste très efficace avec une grande rigueur sur la qualité.
J'ai très tôt maîtrisé l'écoute active d'autrui et utilisé ma grande empathie au service de ceux que j'appréciais.
Être négligée
J'ai dû prendre soin de moi seule à un âge précoce ; j'étais le juge de ce qui était bien ou non.
Je n'étais pas autorisée à exprimer ou à montrer des émotions et je passais la plupart de mon temps seule.
J'ai appris très tôt à éviter de demander quoi que ce soit dont j'avais besoin et à m'en occuper moi-même pour éviter de mettre plus d'obstacles sur mon chemin et réduire le stress que je gérais comme je pouvais. J'ai grandi en sachant que personne ne pouvait être de confiance, sauf moi.
J'ai développé une forte autodirection et une intuition vive.
Être abandonnée
Mon propre père est l'illustration parfaite d'un traumatisme d'abandon sévère non géré. J'ai dû porter une partie de son fardeau pour le rendre supportable pour lui.
J'ai été abandonnée par ma mère avant l'adolescence et ensuite rejetée par la nouvelle "belle-mère" qui a vainement tenté de prendre sa place. Elle n'a jamais réussi d'ailleurs... J'ai dû affronter tout cela seule et en silence.
J'ai développé beaucoup de résilience, ce qui m'a permis de traverser les épreuves de la vie sans me briser.
L'attachement typique que je n'ai jamais pu développer à renforcé en moi les valeurs de liberté et indépendance.
Être humiliée
J'étais constamment humiliée et gaslightée par mes propres parents, les autres enfants à l'école, et aussi par les enseignants...
Par des gens racistes (beaucoup d'entre eux) vivant dans ma ville, mon département, mon pays, mon île aussi.
J'ai été maltraitée par des hommes qui prétendaient m'aimer mais qui n'avaient en réalité aucune intention de me donner une chance d'être connue et appréciée. J'ai été harcelée à l'école, au bureau, à la maison aussi...
J'ai finalement compris pourquoi ces schémas fonctionnaient sur moi
et ai pris les mesures nécessaires pour y mettre un terme.
J'ai grandi en accordant au regard des autres très peu d'importance car je le sentais injuste et intéressé.
J'ai appris avec le temps à calmer le regard impitoyable que je portais sur moi-même et à pardonner.
Être trahie
J'ai été trahie à de maintes reprises par mes propres parents dans la petite enfance.
Trahie par des personnes de "prestige" qui m'ont menti, par des enseignants qui valorisaient la propagande officielle plutôt que l'éducation, abusée par des personnes âgées (à qui j'avais été enseignée de montrer du respect)...
Mon propre mari m'a trompée avant notre premier anniversaire.
Trahie par des employeurs, des collègues, des soi-disant amis, par la société...
J'ai développé une forte autodétermination et une multipotentialité.
Un esprit critique remettant tout en question quasiment constamment
m'a permis de créer et débloquer des opportunités imprévisibles
pour moi même mais aussi pour les autres.
Réaliser que mon pire ennemi dormait en fait à côté de moi chaque nuit
Si vous voulez régler votre couple, votre mariage, votre vie sexuelle et amoureuse, veuillez demander à quelqu'un d'autre. Je ne suis pas faite pour cela. Pour tout le reste, je suis prête à répondre à vos besoins.
Être l'objet d'injustice
J'étais souvent ciblée par le racisme, le sexisme et d'autres formes de discriminations, si souvent que j'ai développé une anticipation automatique de chaque situation impliquant un étranger ou une personne montrant des signes de discriminations.
Être née entre 1972 et 1978 m'a privée de la plupart des aides financières et des droits pratiques qu'un citoyen ordinaire pourrait revendiquer. J'ai dû improviser seule pour payer mes frais de scolarité et joindre les deux bouts.
J'ai valorisé et aiguisé mon esprit constamment en ébullition
pour tenter de devenir autosuffisante et équilibrer mes états émotionnels.
J'ai fait des stéréotypes et postulats discriminatoires mes ennemis
et ai appris à identifier ceux et celles qui au contraire s'y référaient pour les éviter.
Je vous comprend, et vous respecte.
J'ai vécu la majeure partie de mon enfance, adolescence et âge adulte dans ma tête, déconnectée de mon corps.
J'étais très généreuse avec mon esprit, toujours à la recherche de plus de données à analyser, plus de connaissances et de sens, mais très négligente avec mon corps auquel je prêtais très peu d'intérêt. J'ai réalisé à l'âge moyen que c'était une réponse de traumatisme et que je ne savais pas du tout comment le gérer correctement.
Sans amis, une situation familiale triste et compliquée, aucun intérêt pour les relations amoureuses ou la reproduction, j'ai concentré toute mon attention sur ma profession et construit toute ma vie autour de cela.
J'ai réussi à atteindre tous mes objectifs peut après une quarantaine d'années et trouvé une bonne zone de confort dans un environnement rapide et stressant.
Puis j'ai commencé à souffrir de l'épaule gelée... de raideur cervicale... de douleurs de dos... d'instabilité de l'humeur... de ménopause précoce et douloureuse et j'en passe...
Mon corps ne pouvait plus supporter le rythme et les contraintes que je lui imposais. J'ai dû changer radicalement ma façon de vivre pendant que je le pouvais encore, sinon il se briserait. Alors c'est ce que j'ai fait.
J'ai appris
-
que votre corps accumule tous les dommages physiques et émotionnels que vous subissez, peu importe la force et le temps que vous retardez les dégât, il n'y a pas de fuite ou d'échappatoire.
-
qu'une personne hautement sensible ne perd jamais sa sensibilité, peu importe la fréquence à laquelle vous vous exposez aux difficultés, vous ne vous désensibiliserez pas comme si c'était une allergie...
Cela ne fait qu'ajouter plus de contraintes au corps. -
que la résilience a un prix... Plus vous en accumulez, plus vous le payerez tôt ou tard,
à moins de savoir la gérer efficacement.
Plus tard, avec ma nouvelle entreprise, alors que je luttais contre une dépression, j'ai appris que je suis une HPi et que mes traits bizarres sont dans le spectre de l'autisme. J'ai pris cette nouvelle comme une énorme claque de réveil; la neurodivergence est devenue mon nouveau centre d'intérêt. Hyper-focaliser sur ce nouveau concept a en quelque sorte détendu mon TDAH et m'a sorti de la dépression.
Cela faisait vraiment beaucoup à porter d'un coup. Imaginez apprendre à un age avancé que toute votre vie, tout ce que vous avez vécu, vu, entendu, interpreté, est à remettre en cause car vous ne procédiez pas les bons paramètres de compréhension... il y a de quoi devenir fou ! Je me suis demandé ce que ma vie aurait été si j'avais su beaucoup plus tôt... et ce qu'elle serait devenue.
Mais d'un autre côté, j'étais soulagée. J'avais enfin des réponses à ce qui se passait réellement. Je pouvais enfin mettre des mots et des clarifications sur mes maux et mes inquiétudes. Mon problème d'anxiété a quasiment disparu.
Je n'étais pas folle, je n'étais pas déficiente, je n'étais pas obsolète, je n'étais pas un extraterrestre largué dans le pire environnement possible, j'étais juste câblée différemment, luttant avec un trouble post traumatique complexe et un déficit d'attention, donnant toute mon énergie pour alimenter mes masques.
Alors j'ai fait beaucoup de recherches...
J'ai appris sur la neurodiversité et chaque composant des spectres.
Je me suis formée au coaching, à la guérison, à l'analyse, et même à des choses que je déteste comme le marketing ou les ventes. J'ai beaucoup lu et écouté.
Je me suis certifiée dans divers outils de coaching et dans des méthodes et thérapies.
J'ai testé, essayé, expérimenté, pratiqué...
Aujourd'hui, je peux regarder en arrière sans que des émotions toxiques interfèrent avec ma sanité ou ne menacent santé mentale.
Trop souvent, les gens laissent la honte, la culpabilité, le ressentiment et la colère obscurcir et entacher leur clarté et leur prise de décision... Ils finissent par vivre en pilote automatique, gouvernés par des schémas qui ne sont pas les leurs et hautement vulnérables à la manipulation. Ils finissent par être piégés dans un cycle de souffrance, s'y accrochent et le transmettent à leur descendances...
Me libérer des blessures et des mauvais traitements passés a transformé ma vie de tant de manières que je ne pourrais pas vous dire tous les changements car cela fonctionne à la fois sur des niveaux conscients et inconscients. Je ne suis plus guidée par la peur et la rancune, plus piégée dans mes schémas toxiques, plus perturbée dans mon sommeil, plus hostile envers les autres (enfin, beaucoup moins) et enfin capable de profiter du moment présent.